11 avril 2012

Casamance jusque Ziguinchor

Casamance

Nous sortons le 19 mars du Siné Saloum avec la marée à travers les bancs de sable, en observant bien les chenaux des pêcheurs, le sondeur. Après une nuit en mer, nous entrons dans la Casamance à marée descendante. La barre est impressionnante mais très bien balisée. Des dizaines de pélicans se poussent sur notre route en pédalant vite ou en s'envolant un peu lourdement. Ce sont un peu les goélands locaux, qui suivent les pirogues de pêche.











Nous nous posons à l'entrée du fleuve près de Nikine pour attendre la montante. Déjà, les paysages changent par rapport au Siné Saloum et sa constance en palétuviers. Les arbres sont plus haut, cocotiers, baobabs, fromagers, manguiers, arbres à cajou, la rive est une plage où viennent échassiers, cochons et vaches. A la renverse, nous entrons dans le bolon de Kachouane, jusqu'au village, au sud de l'île de Karabane.

Kachaouane









Nous sommes accueillis par les enfants du pêcheur qui a sa pirogue sur la plage. Ils nous font visiter le jardin du village. On en profite pour faire nos courses, aubergines, tomates, oignons, salades




 Nous mouillons ensuite dans le bolon de Kaboukout, derrière le village, bien abrité car l'entrée de la Casamance est assez ventée, et quand le courant est contre vent, le fleuve se lève un peu. Plusieurs bateaux y sont au mouillage, inhabités pour la plupart. En annexe, à la rame dans la mangrove, on peut s'approcher des oiseaux, comme ce martin-pêcheur huppé, qui pêche les petits poissons qui frétillent sous sa branche.







La plage est couverte de crabes qu'on appelle violoniste, car leur pinces fait un va-et-vient constant, alors qu'ils forment des petites boules de sable autour de leur trou. Quand on s'approche, ils courent à leur cachette.
Des pêcheurs ont posé le filet près du bateau en arc de cercle dans la largeur du  bolon, et le remontent à la main.


 Nos amis les pélicans sont aussi résidents des bolons.

Elinkine
Nous rejoignons Elinkine, petit port de pêche. On y construit des pirogues de 25 mètres de long, pour la haute mer, en fromager et en bois rouge. Tout est fait à la main, on tisse même les filets de pêches. Les pirogues sont magnifiquement peintes et arborent des drapeaux de grandes tailles et de différents pays. Ici, les drapeaux n'ont pas de signification tel qu'on l'entend dans nos règles maritimes. Les pêcheurs les choisissent selon leur affinité avec un pays par exemple et ils sont décoratifs. On a eu un peu peur avant d'avoir ces explications de voir un débarquement patriotique français arriver.

En tous cas, Elinkine est un fief pro-Wade. L'ambiance est tendue, ce samedi soir, on ne danse pas à Elinkine, on attend les élections. Un gros bus attend dans la rue principale pour emmener les électeurs voter le lendemain, le 25 mars dans d'autres villes. Nous entendons le lendemain les résultats à la radio. Macky Sall a bénéficié du soutien de tous les partis pour faire face à Aboulaye Wade. Celui-ci, avec l'étonnement de tous, admet sa défaite avec courtoisie. Nous apprenons encore plus tard que Youssou N'Dour est promu ministre de la Culture et Haïdar El Ali de l'association de l'Océanium, qui lutte pour préserver les ressources halieutiques sénégalaises et pour la reforestation, ministre de l'Ecologie. Ces nouveaux ministres étaient eux-même candidats au premier tour, et ont du pain sur la planche, surtout au niveau écologique. La gestion des poubelles, du recyclage est catastrophique et inexistante au Sénégal. Elles sont déposées dans un trou, et brûlées, mais les sacs plastiques volent et s'accrochent dans les arbres.

Djilapao
Djilapao est dans un bolon au nord, dans la direction d'Affiniam, avant Ziguinchor. Quelque cases, et quelques bateaux là aussi, la plupart inhabités. Les propriétaires de bateaux les laissent ici, gardés par les habitants du village, ce qui rapporte quelques FCFA. Les bateaux étaient beaucoup plus nombreux avant apparemment. Depuis que la réglementation au Sénégal n'autorise la navigation aux bateaux étrangers que de un mois plus six mois supplémentaires, beaucoup de bateaux sont partis. Sous le baobab, Esprit le pêcheur, Jules César qui fume les huîtres de palétuviers sur le feu, Parfait, les femmes. Les enfants partent à l'école plus loin, à Affiniam ou à Zig (Ziguinchor). Un matin, on entend de gros bruits, les rebelles? Non, c'est tout simplement qu'ici, on se nourrit du poisson, des huîtres, des poulets, des canards, du riz que l'on récolte à l'hivernage, des cerises dans l'arbre, ou du fruit du baobab, le pain de singe ou Bouye en wolof, qui sonne en tombant au sol.
Il n'y a qu'une piste qui mène au village, mais la pirogue public fait office de bus, comme dans beaucoup d'endroits en Casamance.

















femme à la pêche aux huîtres




 

 
Zignuichor - Zig
A Zig, on fait gros ravitaillement, chez Sara, chez les libanais, au marché Escale où on trouve beaucoup de légumes et de fruits! Et puis Zig est réputé pour la fête, alors voyons voir.... Samedi soir, nous avons la chance de voir Ismael Lo en concert à l'alliance franco-française, un superbe bâtiment construit sur le modèle de la case à impluvium, qui permet de récupérer l'eau de pluie en son centre. Et zou, on fait le tour des lieux où ça guinche le mbalax sans limite! Ouh, ça remue des jambes et du popotin, on se sent tout raide les toubabs! Mais sans jugements, on est bienvenus partout.

 









Encore une petite série ornitho!

martin pêcheur pie
anhinga
rollier d'Abyssinie











* Voir aussi pdf à télécharger "notes de navigation au Sénégal de Touva" et les traces dans la page "notes et traces"


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