2 février 2012

les canaries


Canaries suite
 Graciosa
Avant de quitter vraiment Graciosa, encore quelques photos de l'île et de nos occupations. Souvent, nous nous occupons du bateau, et pour un bon coup d'oeil sur Touva, il faut en voir la tête.














Lanzarote
Nous avons quitté la Graciosa le 24 novembre 2011, zigzaguant entre l'île et Lanzarote, au près puis filons vers Puerto del Carmen sur la côte est de Lanzarote, autre port public des Canaries, peu cher. Celui a été agrandi l'année dernière et nous pouvons maintenant y aller en voilier. Peu de gens le savent, et nous sommes le seul bateau de voyage. Nous ne sommes par contre pas les seuls étrangers dans la ville, très touristique. Des appartements de location, restaurants, bars, magasins de souvenirs, et de produits détaxés, alcool, parfums, agences de location de voiture, hôtels s'étendent le long de la plage, elle-même couverte de transat. Tourisme de masse, beaucoup d'allemands. Côté commerçants, des chinois qui ont pris place sur ces îles avec leurs chinoiseries bon marché, des maghrébins qui ont trouvé ici du travail, des locaux. Tout cela est assez décalé. Ceci dit, ce tourisme est très concentré et dès que l'on sort de ces complexes de vacances, on découvre des terres sauvages, des volcans, des villages blancs, de grandes falaises, des cultures étonnantes. L'île est si aride que les cultivateurs creusent dans la terre noire caillouteuse, pour protéger leurs plantations du vent, garder l'humidité de la terre, les quelques gouttes d'eau quand il pleut, rarement. Ils y font un vin de malvoisie et du vin rouge, au goût surprenant et très parfumé. Les vignobles couvrent ces collines, des cailloux empilés entourent chaque pied de vigne. Les cultivateurs n'ont pas tous les mêmes chances dans le monde.












Le 28 novembre, nous continuons notre route vers le sud de l'île et Isla dos Lobos, ainsi nommé car elle était auparavant peuplée de phoques moines. Ils ont disparus, chassés ou ne trouvant plus alimentation suffisante. L'île est petite et tranquille, à peine quelques visiteurs en journée, mais dès qu'ils partent le soir, ils laissent l'île presque inhabitée. Des bassins naturels accueillent les oiseaux migrateurs et les fonds, de nombreux poissons colorés. Nous croisons les frères jumeaux Berque sur Micromega 5 qui s'apprêtent à une nouvelle traversée.
Gran Canaria
Les vents du sud nous décourage pour les mouillages de Fuertaventura et nous partons vers Gran Canaria, à la recherche de quelques pièces pour le bateau. Las Palmas est un port énorme, ferry, cargos, paquebots de croisière, voiliers, bateaux de pêche, école de voile. Les petits ne se laissent pas impressionner par les gros.

La ville n'est pas très belle, sauf dans ses vieux quartiers, mais elle peut avoir un certain charme. Elle s'étend sur un isthme avec d'un côté, le port, de l'autre, la plage. Vivante, peu touristique, c'est une escale technique pour beaucoup de voilier qui s'apprêtent à traverser, ou un lieu de vie pour ceux qui restent plusieurs mois aux Canaries. Le port est peu cher, comme à Graciosa, et nous passons quelques jours au mouillage, avant de continuer pour Tenerife puis la Palma. Nous ne passons que deux nuits à Tenerife à Santa Cruz, nous retournerons plus tard pour le Teide, sommet de l'Espagne à 3700m d'altitude, il faut se préparer psychologiquement.



La Palma

La Palma est superbe, verte, fertile, ou aride par endroits sur les crêtes des volcans. La ville, aussi nommée Santa Cruz, a beaucoup de charmes, une vraie vie locale, paisible mais vivante aussi. Le volcan principal fait 27 kilomètres de circonférence et ses plus hauts sommets montent à 2400m. D'autres volcans plus récents forment une chaîne vers le sud de l'île. La randonnée est spectaculaire avec les vents forcissant sur les hauteurs. La pression continue de s'élever au cœur de la Palma, et celle-ci pourrait provoquer la chute de la partie ouest de l'île, avec risque de tsunami. Non loin de là dans l'archipel, près de l'île de Hierro, la plus au sud des Canaries, un volcan est en activité sous l'eau, à 4 miles du port de la Restinga. Il est pour l'instant déconseillé de s'y rendre. La Palma est épargnée du tourisme. Un paradis pour les randonneurs, des dizaines et dizaines de sentiers, des refuges permettent de la sillonner à pied.

Gran Canaria - Noël - Gran Canaria
Le retour vers Las Palmas le 12 décembre est bien plus long que l'aller pour la Palma, au près, tirant des bords pire que carrés ! Puis nous laissons Touva au port de las Palmas au petit bassin Vela Latina pour la période de Noël, après avoir laissé nos contacts aux voisins, on ne sait jamais! Le matin de notre départ, nous entendons de vives discussions sur les pontons. Trois bateaux se sont fait visités dans la nuit, les voleurs sont entrés, ont pris ordinateurs, argent, téléphones, sacs.... puis ont refermés les portes des bateaux, sont partis. Nos voisins, Bulle, un bateau du même architecte que notre bateau, Mr Villenave, ont aussi été volés. Nous cachons l'électronique dans le bateau, prenons d'autres objets de valeurs, relâchons les amarres à la pendille, et touchons du bois. Nous aurons des nouvelles de Bulle pendant notre séjour en France, les amarres ont été raccourcies, le bateau a été visité aussi mais la porte n'est pas fractionnée. Le port ne veut rien savoir quand nous leur demandons de bouger le bateau, et Bulle remorque, à l'aide d'un autre bateau, Touva, sur le ponton de la police ! Nous le trouvons à notre retour entier, sans aucun souci, merci Bulle !!!

Vol pour Barcelone 17 décembre, 12°C à l'arrivée. La ville fourmille, ça tourne la tête. Puis, train dans la montagne vers les Pyrénées, la neige. On est encore dans le voyage, dans ces paysages de montagnes, ski, randonnées, bains de source chaude. On est contents de voir la famille, les amis, à la montagne, à Nantes, à Limoux. On prend un certain recul sur le voyage et la chance que nous avons de vivre ces moments de voyage, de sortir du quotidien, et de passer un peu à côté de la morosité de la crise et de l'environnement politique, économique qui n'est pas très rose en France. Nous essayons de suivre tout cela par la presse, RFI, sur nos escales, à la radio, mais avec une certaine distance.

Nous rentrons à Las Palmas le 4 janvier, avec de nouvelles toilettes Lavac et une hélice dans nos bagages à mains. Aux rayons X, on est un peu inquiet par ces objets étranges, mais la police nous laisse aller. A l'arrivée à Gran Canaria, on a l'impression de passer de l'hiver à l'été en trois heures d'avion. On ressort les tongs et on enlève quelques épaisseurs de vêtements.

Nous pensions rester 4 ou 5 jours à Las Palmas, le temps de changer nos pieds de chandeliers et de refaire l'approvisionnement, mais nous restons en fait 19 jours à Las Palmas, à bricoler sur le bateau, prévoir tout ce qu'il nous faut, alimentation, gaz, revoir le gréement. Le mât à tendance à pomper car les bas-haubans sont trop vers l'avant. Nous ne pouvons les reculer car la conception de la coque ne permet pas d'autre point de fixation. Nous penchons pour des bastaques, haubans mobiles repris, depuis le mât, vers l'arrière du bateau. Sylvain se transforme en chimpanzé et passe quelques heures dans le mât à fixer les nouvelles cadènes, enlever les barres de flèches qui avaient commencé à se fissurer, puis à les replacer, après réparation et renforts. réflexions avec les moyens du bord...


Il reste encore d'autres bricoles, mais il faut en garder un peu pour la suite. Durant ce temps, nous avons rencontré d'autres navigateurs. Certains voyagent depuis 20 ans ou plus, en s'arrêtant par moment pour travailler et ont des miles et des miles d'expérience. Diverses nationalités se côtoient, anglais, allemands, français, espagnols, portugais, suédois, norvégiens, néo-zélandais, brésilien, ukrainien, russes... Nous rencontrons Andreï et Lena du bateau Delta (http://www.theglonass.com). Ils font un tour du monde en deux ans, après avoir fait un tour d'Europe depuis Moscou, par le Nord, puis Atlantique, Méditerranée, Mer Noire, et en remontant par les fleuves, la Volga. Ils testent le nouveau système GPS russe sur leur périple.

Et finalement, 23 janvier, nous quittons las Palmas, les bruits de la ville, des voitures, des sirènes (non pas maritimes mais urbaines), l'air chargé du port selon les vents.






La Gomera
 Un petit vent nous pousse vers la Gomera, ça fait du bien de filer, vers d'autres horizons. Nous longeons Tenerife en croisant quelques globicéphales et dauphins et arrivons à la Gomera où enfin, on peut trouver refuge au mouillage, ce qui n'est pas toujours évident aux Canaries. Les endroits abrités, de bonne tenue sont en fait assez rares. Nous nous arrêtons devant la plage des Guancha, puis à la playa de Chinguarime près du port de Santiago dans le sud de l'île. Les paysages sont magnifiques, nous avons encore vue sur le Teide de Tenerife, et le temps est au beau fixe, enfin, la baignade!

Nous continuons vers le sud-est de la Gomera, vers le port de Vueltas (anciennement Valley Gran Rey). Pas de pontons, juste un quai et des corps-morts pour les pêcheurs. Les voiliers sont principalement au mouillage gratuit dans la baie, qui est d'ailleurs bien protégée des vents dominants de nord-est.


Valley Gran Rey est quelque peu envahie par les allemands qui vivent ici ou viennent en vacances et des hippies mais tout cela reste à un niveau acceptable (peut-être moins pour les locaux). La Gomera est la seule île des Canaries qui n'a pas eu de volcans en activité depuis plus de 2 millions d'années et ses paysages sont bien différents. Comme la Palma, elle est plus verte que les îles de l'est plus arides, et ses hauteurs forment un grand plateau. L'île est un peu notre coup de coeur aux Canaries.


PS vie à bord
Merci à Banik pour la recette du pain d'Alain.... Plus de goût de levure, un pain qui gonfle et qui n'est plus compact, qui se garde plus longtemps. Bref, nous déconseillons de faire du pain à l'eau de mer comme nous l'avons fait pendant un moment (un des secrets du pain, mais il y en a d'autres à découvrir sur ce lien: recette du pain d'Alain


2 commentaires:

  1. Salut vous deux,
    Je suis attentivement votre site trés agréable à lire.
    Cela me rappelle aussi l'époque où j'ai fait ce périple sur mon monocoque en acier..
    Bonne route.
    Bruno&Marie (UTOPIE)

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  2. et pendant ce temps ici, y a de la neige ;)
    Anaïs & Fabrice

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