20 octobre 2011

Du Portugal à Madère



Objet insolite:

Au mouillage à Porto de Arrabida : Drôle d'objet flottant non identifié...« Tiens, c'est bizarre, je ne l'avais pas vu cette éolienne hier.... Ah, oui, moi non plus, c'est bizarre... » A la nuit tombante, ils ont mis peut-être 4 heures à passer devant notre bateau. Le genre de convoyage qui peut faire bizarre en mer la nuit... !


Porto de Arrabida

Après l'escale de Sesimbra qui n'est pas des meilleures (check out à 11h du matin, quand on est arrivé dans la nuit, qu'on veut prendre une douche, faire ses lessives, passer un coup de fil....), nous tentons le mouillage de Porto de Arrabida, juste à côté.
 
Une plage magnifique, bordée de falaises vertes. Les vents s'engouffrent sur le haut des montagnes et descendent sur la mer assez fortement en soirée. Un des monts est orné de monastères. Nous restons plus de deux jours à ce mouillage, repos, baignade, Et une belle grimpette à travers les broussailles, escalade du mur du monastère, car nous avons pris le mauvais chemin, celui qui paraissait pourtant le plus clair.. Nous découvrons un jardin d'orangers et de citronniers, et malgré la montée difficile, une belle vue...

Sétubal 

Nous passons à Sétubal pour faire les pleins d'eau et de gazoil avant la traversée pour Madère. Des soucis administratifs nous y retiennent une nuit. Setubal est une des premières escales au Portugal qui sort des circuits touristiques. La ville est populaire, tranquille, et pourtant aussi jolie que d'autres lieux plus visités ; les gens de Sétubal très accueillants, traînant la journée aux terrasses ou dans les rues. La baie est en partie industrielle mais aussi sauvage, avec de grands bancs de sables, et des dauphins dans l'embouchure.


Un spécimen au mouillage de ces grosses bêtes que l'on croiser en mer. Nous allons passer le rail bientôt, tout d'abord, les pêcheurs puis de gros cargos.

Sétubal Madère


Un peu de vent au départ, puis moins, quelques heures de moteur. La météo avait annoncé pour les jours à venir 20 nœuds de vent. Nous avons eu des vents légèrement plus forts, dont plus de 24 heures avec 25 nœuds en moyenne. La mer forcit peu à peu, d'une belle couleur bleue, entre le métal et le turquoise en haut des vagues.

Atoms tient bon. Nos croisons encore des dauphins qui jouent, d'une vague à l'autre sautant dans l'écume. Pour eux c'est la fête ! La vitesse au portant est bonne, presque 6 nœuds de moyenne, et nous traversons en 4 jours (550 miles)

Arrivée à Porto Santo, archipel de Madère 



A l'approche, les îles de Madère sont de grands pics volcaniques sortis de l'eau, aux roches noires, rouges, brûlées. Le port est au bout de la très grande plage de sable fin de Porto Santo, où les portugais étaient venus pour la première fois, en 1418, se mettre à l'abri d'une tempête, d'où le nom de Porto Santo. L'île a d'ailleurs été découverte avant l'île principale de l'archipel de Madère. Porto Santo est plutôt aride, son climat étant plus sec qu'à Madère et ayant subi la déforestation des colons.

 

Les jardins sont pourtant resplendissants, chacun soigne son petit bout de terre. Vie tranquille sur cette île où tout le monde semble se connaître. La promenade sur le pic del Castelo, qui lui a été reboisé et est arrangé de terrasses de plantes endémiques, permet, garce à sa positions centrale, de voir l'ensemble de l'île..

Le tourisme est une ressource importante, mais à
cette période, surtout des plaisanciers, qui, comme nous, ont pris la même fenêtre météo. Nous sommes peut-être une quinzaine de bateaux à être arrivé à peu près en même temps, à à penser repartir à peu près au même moment.

Ainsi, nous nous suivons dans les itinéraires. Nous passons du temps sur les pontons, à échanger des informations. et il va être temps de repartir, de quitter le port... Bon vent à Katia et Benoît du bateau Callisto, que nous avons croisés plusieurs fois, et qui partent vers les Canaries.

Yrvind




Parmi les personnes rencontrées sur les pontons de Porto Santo, l'une d'elle vaut la présentation. Yrvind est suédois, 72 ans et navigue depuis 50 ans sur des petits bateaux, dont un passage du Cap Horn et aux îles Malouines. Son attrait pour les embarcations de petites tailles, pour lesquelles il trouve de nombreux avantages et qu'il estime plus sûres, l'a poussé à construire un bateau de 4m80 de long. Il est venu d'Irlande et poursuit son parcours vers la Martinique directement depuis Porto Santo. Son bateau est totalement hermétique, très solide, en matériau composite. Il n'a pas de moteur mais une godille. Il pense qu'il lui faudra deux mois pour traverser l'Atlantique jusqu'à la destination choisie. Avant son départ, il se concentre sur son avitaillement : 100 pamplemousses, 8kg de fromage hollandais, du pain noir, des sardines en boîtes, 60 litres d'eau... Vous pouvez le suivre sur son site. Premier entretien sonore.

Porto Santo-Madère

Le temps en bateau est ralenti. Nous faisons tout à pied, les courses aussi... Nous trouvons tout ce que nous avons besoin pour l'avitaillement La pêche est moins heureuse que sur les côtes espagnoles. Nous avons pris l'habitude de faire notre pain depuis le Portugal, à l'eau de mer.

Madère a la tête dans les nuages. 30 miles seulement jusqu'au prochain mouillage.



Madère, Baia de Abra

La pointe Est de l'île de Madère est surprenante. Son mouillage plutôt bien protégé nous permet de profiter des couleurs des roches le matin et le soir, aux moments où les lumières sont les plus belles. Le sentier suit les courbes de ces anciens cratères jusqu'à la Punta de Barlavento dont les falaises plongent sur la mer.


Le Pipit de Bethelot, très peu farouche, qui vient, curieux, à deux mètres de nous...





Funchal

Le mouillage de Funchal est un peu moins paisible, les ferrys de croisière (énormes, de vraies villes flottantes) qui se succèdent au quai du port, les cata de charter, …. La marina est petite et on se demande comment la centaine de bateaux de la mini transat, qui vient tout juste de partir, à pu s'y loger. Funchal est très touristique, mais on peut vite sortir des circuits. La ville s'étend sur la montagne, les rues sont abruptes, et ils vaut mieux prendre un bus pour redescendre la ville à pied. Des ruelles serpentent entre les maisons et les jardins à bananiers, orchidées, avocatiers, maracuja et toutes sortes de plantes et de fruits que nous ne connaissons pas. La ville a elle-même une quinzaine de jardins municipaux ou privés : tropical, botanique, …. Le climat est plus frais qu'à Porto Santo, plus humide et souvent un peu couvert après midi.




Le ravitaillement est aussi un plaisir des yeux, fruits tropicaux, légumes de toutes sortes, ici tout pousse.



Le roitelet de Madère, dans la montagne
 

Faux départ pour le sud

Avitaillement fait, balade dans les terres, nous sommes partis jeudi 20 octobre en fin d'après-midi pour les îles Selvagem, dans le Sud de l'Archipel de Madère, habitées par un seul gardien, et déjà proches des Canaries. Dans la nuit, longeant les îles Desertas, à 35 miles de Funchal, nous avons entendu un bruit comme si nous touchions...à 4000 m de fond!.... Nous avons peut-être touché un OFNI, un container, une baleine?.... et avons perdu la dérive qui a coulé après s'être cassée net au niveau de son axe.

Nous sommes donc rentrés à Funchal pour en refaire faire une autre. Nous allons donc avoir le temps de visiter davantage Madère....





2 octobre 2011

de l'Espagne au Portugal...


Et la route continue... Le vent s'est calmé.
                           
    Les Iles Ciès
Nous allons pouvoir faire escale aux Iles Ciès, sous les rias d'Arosa et Pontevedra, près de Vigo. Nous arrivons en soirée, l'île paraît déserte, un seul bateau de pêcheur pose ses filets à côté de notre mouillage, le relève, le remet... Nous verrons le matin quelques bateaux de touristes arriver. Le parc naturel de Ciès est composé de trois îles, l'Ile San Martino, où il est interdit de débarquer, et deux îles au nord (Faro et l'île do Norte), rattachées par un isthme, lui-même infranchissable pendant deux heures à marée haute. Très sauvages et rocailleuses du côté Ouest exposées au vent et aux vagues, les îles montrent un autre versant, abrité, à la végétation de conifères, eucalyptus, plage et marais.
















Nous restons une nuit, puis le vent se lève de nouveau, force 6, Jojo tire sur son ancre mais le mouillage tient bon... Nous filons vers Bayona sous génois seul, au surf sur la houle, pour la nuit. Et le lendemain, plus de vent.... Retour sur Ciès qui nous avaient laisser un goût de trop peu. Baignade à l'île Saint Martin, (ce sont nos premiers bains depuis notre départ).


Les dauphins accompagnent notre départ de Ciès, et restent une partie de la nuit, un vrai ballet aquatique, sautant dans tous les sens. Nous préférons cette compagnie à celle des pêcheurs, toujours aussi nombreux, et souvent peu compréhensibles dans leurs directions.... Nous en avons souvent une dizaine autour de nous la nuit, rouge, vert, rouge, vert... Le lendemain, nous pêchons deux thazards, un se libère de lui-même de son hameçon, tant mieux, un nous a bien suffit.









Portugal
Nous nous arrêtons à Leixoes, port de pêche et de commerce près de Porto. Un tram qu'ils appellent métro nous conduit dans le centre de Porto. La vieille ville, bien que magnifique, nous semble très touristique et nous apprécions tout autant le port où nous sommes avec ses petites ruelles et le quartier d'à côté, Matonsinhos, plutôt populaire. On annonce encore des coups de vent, que nous laissons passer.

Nazaré
Arrêt à Nazaré, vieille ville s'étirant en labyrinthe le long de la plage avec une partie en haut de la falaise. Beaucoup de femmes habillées de manière traditionnelle, jupe à grandes poches et vêtements noirs. Nous sommes dans le port de pêche, à 30 mètre de la criée. On voit ce spectacle de tout près, le déchargement animé des caisses de sardines. Les femmes font sécher les poissons sur la plage.


Le vent reste faible mais nous poussons jusqu'à Peniche à l'atmosphère un peu maure, citadelle et palmiers.


Berlenga
Puis route sur les Iles Berlenga, encore plus sauvages que Ciès. Le mouillage nous repose après les escales dans les ports de pêche. Les îles Berlenga ne sont habitées que par un club de plongée qui occupe le fort, et beaucoup de goélands argentés qui semblent à peine perturbés par notre passage. Les fonds sont plongeants et l'eau très claire.


Cascaïs: Le peu de vent, voir la pétole ne nous amène pas très loin, à Cascaïs. Après les ports de pêches ou industriels, Cascaïs est la marina chic. A proximité de Lisbonne, les gros yatchs, les bateaux qui descendent pour la Volvo Race (course au large en équipage), les rues sont bien propres, les magasins, chers. Le monde de la consommation (que l'on remarque davantage quand on est en bateau), et urbain ne nous donnent pas envie de s'attarder. Le mouillage est calme et les bateaux de voyage y sont nombreux. Nous commençons à recroiser d'autres voiliers déjà rencontrés. Nous nous suivrons pour certains sans doute sur les escales suivantes.












Une autre escale à Sesimbra, au sud de Lisbonne, en attendant la bonne fenêtre pour une longue traversée vers le sud-ouest. Nous abandonnons l'idée de passer par le Maroc pour aller sur les Canaries, la côte marocaine ouest ne paraissant pas des plus faciles (vents et houle d'ouest, ports de pêche distanciés et pas toujours ouverts aux plaisanciers...) Nous nous donc préparons pour une navigation vers Madère.

Atom

Nous devons maintenant vous présenter Atom, notre équipier de choc. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce régulateur d'allure est un système très ingénieux, inventé par les premiers navigateurs en solitaire. Composé d'une palme sous l'eau et d'une palme aérienne, il permet de barrer, cap au vent et ne consomme pas d'énergie, contrairement au pilote électrique. La navigation à deux ne laissant pas beaucoup de temps pour se reposer, Atom fait une grosse partie du travail: la barre. Nous faisons pour l'instant des quarts de trois heures la nuit, assez mouvementés à la côte à cause du trafic.