5 novembre 2012

Cap Vert, îles Barlavento, au vent

Sal
Nous arrivons à Sal le 11 septembre. Sal est un gros caillou tout sec, sans aucune végétation. Nous restons quelques jours dans le port de Palmeira qui est tout de même agréable et vivant. Le Sud de l'île est bordé d'hôtels, concentrés à Santa Maria, sur sa grande plage blanche de sable blanc. Nous faisons les formalités d'entrées, à la police des frontières pour tamponner les passeports à l'aéroport international. Nous avons par contre plus de mal à trouver le capitaine du port. Nous le rencontrons finalement au bout de 4 jours. C'est un remplaçant, car le capitaine est à Praia. Celui-ci ne nous fait rien payer, mais nous invite à boire une bière à 16h. Cela finit beaucoup plus tard dans la nuit.... après quelques bières et bafa (grignoti) de murène. Pas commun pour des formalités....

Boavista
Le mouillage au nord de l'île de Sal Rei, devant le port de Sal Rei est tout petit, entre les bateaux et les cailloux. Les enfants surfent sur les vagues derrière nous. Nous passons plus tard au mouillage sud, bien plus agréable, bien qu'assez loin du port en annexe. Boavista est aussi très touristique. Mais il s'agit surtout de voyages organisés, dans de grands hôtels aux airs de palais arabe, en 4x4, la caméra à l'épaule. 
A Boavista, on va faire de l'eau au camion citerne sur la plage, et la lessive au lavoir. C'est un point de rencontre de l'ile. La ville est plutôt calme, et de nombreux sénégalais sont venus ici pour vendre de l'artisanat aux touristes. Finalement, on trouve un quartier plus populaire, "Barraca", où ça vit, fêtes, bars, baby-foot dans la rue, vendeuses de légumes..L'île est mal servie en transport collectif (aluguer). On en trouve un pour aller à Rabil, puis nous marchons jusqu'à la grande plage, "praïa da Chave", formée de dunes similaires à celles du désert du Sahara.


L'orage éclate à Boavista, encore une fois sans vents. L'île a rarement connu de telles pluies. La route est bloquée, est du coup, toute activité est ralentie (transports, plus d'eau, de courrier...). Les locaux ne peuvent plus aller travailler aux hôtels et sont transportés par bateaux. Les gens se douchent sous les gouttières, récupèrent l'eau des toits.
Sao Nicolao
Fin septembre, nous rejoignons Sao Nicolao. Les mouillages du Sud, Carriçal et Preguiça demandent des temps calmes. A notre arrivée, les vents de Nord modérés et la houle qui contourne l'île ne permettent pas de s'y arrêter. Le sud de l'île est pourtant réputée magnifique.
Nous resterons deux semaines à Sao Nicolao. La petite ville est très agréable, avec son port animé. Les pêcheurs au filet ou le plus souvent à la ligne, débarquent tous les jours des tonnes de thons, dont certains font de 60 à 70 kilos. On ramène encore des wahous, et les plongeurs, des garoupas (mérou), de la murène, ou des langoustes. Les pêcheurs travaillent soit pour la conserverie, soit vendent aux femmes qui iront plus tard vendre à Mindelo ou Praia. Ils souffrent par contre d'un manque de transport maritime pour acheminer le poisson à Praia, la capitale, où il se vend plus cher.
Nous rencontrons Francili qui nous accueille au quai de pêche et avec qui nous passerons de bons moments à Tarrafal. Francili est pêcheur. Toutes les nuits, il part en mer pêcher à la ligne. Les gens sont très accessibles à Tarrafal et très avenants.











L'intérieur de Sao Nicolao est impressionnant. On passe sur les crêtes, le long des ravins pour gagner le coeur de l'île. Là, dans la vallée, on cultive le maïs, la canne à sucre, la banane, la papaye, les haricots....


Au sud de Tarrafal, on trouve une crique de sable blanc, Baixo da Rochas, une des plus belles du Cap Vert, à la falaise formée de basalte. L'eau est transparente.


De Riberia da Prata à Praia Branca, les paysages sont magnifiques. On grimpe jusque Fragata, petit village isolé dans la montagne. Tout y est acheminé à dos d'homme ou d'âne. On trouve quelques maisons, une école, une fontaine, des cultures....


Tous les jours, dans la baie de Tarrafal, les poissons mordent en quelques minutes aux appâts que nous donne Francili, de petits maquereaux. Des requins viennent la nuit manger les restes de thon jetés depuis le quai.

La pompe d'alimentation du gazoil du moteur fuit, on en perd des litres. On essaie de réparer à Tarrafal, mais les mécaniciens n'ont pas le matériel nécessaire. On repart donc à la voile de Sao Nicolao...

Mindelo
Nous arrivons de nuit à Mindelo, entre les cargos au mouillage, avec feux ou pas, les bateaux de pêche, les voiliers, les épaves... Nous en verrons une le lendemain près de nous..
Les voiliers arrivent des Canaries pour traverser ensuite vers le Brésil ou les Antilles, ou l'Afrique. On passe pas mal de temps sur les bateaux, les invitations à bord s'enchaînent, on s'échange des infos, on goûte un peu le rhum local, pas trop parce que c'est très fort... On s'attendait à trouver davantage de musique à Mindelo, de cafés avec les chanteurs du coin, mais finalement, on est un peu déçu de ce point de vue. Il paraît que la musique est plus présente les mois d'été, pendant les festivals.
Sao Antao
On file voir l'île de Sao Antao, la plus au nord-ouest de l'archipel, en ferry car la tenue des fonds pour le mouillage n'est pas bonne. L'île est grande et montagneuse et offre de belles randonnées. De Cova, ancien cratère aujourd'hui cultivé, dans les hauteurs, la vue est grandiose sur la vallée de Paul. On descend par un chemin pavé en lacets sur 1200 mètres de dénivelé, à travers les terrasses de cultures et les petits villages.



 




bananier
papaye

falaises vue de Paul


Quelques pêcheurs ont leur barque à Ponta do Sol, petit port du nord de l'île, pourtant bien exposé aux vagues et aux vents.
Ponta do Sol
vagues devant Ponta do Sol
A l'Ouest de Ponta do Sol, le chemin mène, en bord de falaise, au village de Fontaihnas, isolé, perché sur les flancs de montagne.



Sao Vicente - Mindelo
Nous avons pu réparer la pièce du moteur avec un mécanicien de Mindelo. Il nous faut aussi sortir le bateau pour refaire l'antifooling. Nous grattons la coque toutes les deux semaines, et en deux jours, l'écosystème est de retour, algues, pousse-pieds, et leurs amis, les crevettes, des poissons qui profitent de toute cette nourritures, des crabes....Nous prenons donc contact avec le chantier et la grue, qui coûte 100 euros pour sortir le bateau et de même pour le mettre à l'eau. L'ambiance est sympa, même si certains disent qu'il faut y faire très attention car on est dans un quartier plus populaire de Mindelo. Des curieux viennent nous voir peindre, entament facilement la conversation.




















 


La sortie du bateau est épique. Les grutiers ne semblent pas bien connaître les manoeuvres pour un voilier. Les sangles appuient d'abord sur le pataras (cable arrière retenant le mât), puis sur le hauban. Au final, ce sont les pavois qui se fendent sur la largeur des sangles, à l'avant du bateau. Et rebricole! Surtout, garder le moral....
Allez petite détente sur le Monte Verde à Sao Vicente, d'où on a une belle vue sur la baie de Mindelo. En haut, il fait plus frais dans les nuages.


Suite aux îles sous le vent....