Madère bis et Dérive
De retour à Funchal, nous avons pu constaté, sous l'eau, que la dérive n'est plus là, ou plus précisément, voici ce qu'il en restait, toujours fixée à son axe. Elle a donc cassé net à ce niveau.


Pour refaire une dérive, on nous conseille à Maître Elvio. Nous nous rencontrons avec les plans de la dérive. Il faut trouver une plaque d'acier, expliquer en espagnoportugais à Elvio le fonctionnement précis de la dérive pour refaire les pièces, obtenir les autorisations pour sortir le bateau de l'eau à Funchal. Tout ceci prend un peu de temps, et Dr Alexandra nous autorise à sortir le bateau dans le port de Funchal, ce qui est réservé aux cas d'urgence. Voici donc le bateau sur le travellift, dans le petit chantier derrière le port de Funchal. Cet endroit est très vivant : club de voile, d'aviron, promeneurs, pêcheurs à la ligne, dont beaucoup d'africains qui sont venus à Madère travailler, quand il y avait tout à faire.... mais apparemment ce n'est plus l'époque florissante et la pêche est une ressource pour eux.

Nous restons 4 jours sur le travellift. Elvio a refait la dérive, il faut la repeindre, et réparer de petits impacts sur les oeuvres-vives, dus aux mouvements de la dérive quand elle s'est décrochée, ou à ce que nous avons touché en mer.
Avant la mise au sec, en attendant qu'Elvio ait fini la dérive, nous avons donc profité de découvrir l'île davantage. Une magnifique randonnée sur les vertigineuses crêtes des montagnes du centre, de Encumeada à Curral Das Freiras, en passant sur le flanc du Pic Grande. En arrivant dans le village de Curral das Freiras, encaissé dans la vallée, c'est la fête de la châtaigne. Effectivement, la forêt qui l’entoure est une forêt de châtaigniers, plus haut poussent les eucalyptus. C'est donc l'automne ici aussi. Nous avions bien remarqué que la chaleur baissait et que les locaux avaient sortis leurs veste, et leurs tenues plus chaudes

Une balade en bus dans le nord de l'île, jusqu'à Porto Moniz. De Madère, avec les transports publics, 7h de trajet aller-retour , en suivant les petites routes sinueuses longeant le littoral, traversant la montagne. Les vagues sont fortes dans le nord, la houle vient se casser sur les rochers noirs. La mer, érodant la roche, a creusé des bassins, et les gens de Madère s'en sont servis pour aménager des piscines naturelles.
Petit dessin parmi ceux qui couvrent sur les murs du port de Funchal
Selvagem
Le 8 novembre, nous repartons de Funchal, reprenant la même route que 20 jours plus tôt... mais au près. Nous approchons Selvagem Grande, à la nuit tombante. Les îles Selvagem ( Grande et Pequena), sont deux îles au sud de l'archipel de Madère, à environ 160 millles de Funchal, 100 milles de Tenerife et 130 milles de Graciosa, notre prochaine destination. Les îles Selvagem sont un site protégé, il faut une autorisation pour y mouiller et débarquer. Chacune des deux îles n'est habitée que par un gardien de l'île et un gardien de phare. Le soleil déclinant, nous préférons de pas faire une arrivée de nuit au mouillage et passons la nuit à la cape, en faisant un beau demi-cercle autour de Selvagem Grande, accompagnés d'oiseaux, curieux, venus nous accueillir. Au petit matin, nous sommes entourés de centaines de puffins cendrés.


Nous ne pourrons malheureusement pas débarquer, la houle étant trop forte au seul mouillage duquel il est possible d'aller à terre. Nous restons une nuit dans un autre mouillage, mais d'où il ne semble pas possible de débarquer en annexe, sur les roches volcaniques.
Nous repartons le lendemain vers Graciosa, avec une pensée pour les gardiens de l'île qui n'ont pas pu recevoir de visite. Passage du 30° Nord avec des vents variables et une daurade coryphène au bout de la ligne.
A l'approche des Canaries, nous longeons le front orageux qui vient du Maroc. Celui-ci est assez loin, pas de coup de vent mais le spectacle est plutôt fascinant.
Canaries - Graciosa
Nous avons mouillé à Playa Francesa sur l'île de Graciosa. Le paysage, au réveil est impressionnant. Nous sommes entourés de volcans (Graciosa a quatre monts volcaniques et Lanzarote, en face, des dizaines), de terres sèches et arides, à la végétation rase et l'ensemble est assez lunaire. L'île est calme, silencieuse, sans routes, juste des chemins sablonneux.

Au sud de Graciosa, le petit village de maison basses et blanches, Caleta del Sebo, anciennement nommé La Sociedad, fait face aux hautes falaises de Lanzarote. Il faut une autorisation pour accéder au port et pour mouiller à Graciosa. Nous avions préparé ce dossier depuis Madère, en envoyant des documents à remplir, papiers du bateau. Un dossier épais sur notre bateau est sur le bureau de la capitainerie. On nous attend, et la place a été réservée ( et même bloquée). Le port est très peu cher. Pour notre bateau, 5 euros. Nous apprenons que les ports gouvernementaux de Canaries sont tous aussi accessibles. L'atmosphère et la beauté de l'île, le port calme, bien abrité et pas trop alarmant pour le budget donnent envie de rester traîner dans ce petit paradis. Nous pensions trouver les températures beaucoup plus chaudes et plus de soleil. Le ciel est parfois couvert, et il fait bon, voir frais le soir. En journée, on est tout de même au-dessus des 20 ° et avec le soleil, on peu largement se baigner.

Et nous sommes là...
