19 novembre 2011

De Madère aux Canaries

Madère bis et Dérive 
De retour à Funchal, nous avons pu constaté, sous l'eau, que la dérive n'est plus là, ou plus précisément, voici ce qu'il en restait, toujours fixée à son axe. Elle a donc cassé net à ce niveau.



Pour refaire une dérive, on nous conseille à Maître Elvio. Nous nous rencontrons avec les plans de la dérive. Il faut trouver une plaque d'acier, expliquer en espagnoportugais à Elvio le fonctionnement précis de la dérive pour refaire les pièces, obtenir les autorisations pour sortir le bateau de l'eau à Funchal. Tout ceci prend un peu de temps, et Dr Alexandra nous autorise à sortir le bateau dans le port de Funchal, ce qui est réservé aux cas d'urgence. Voici donc le bateau sur le travellift, dans le petit chantier derrière le port de Funchal. Cet endroit est très vivant : club de voile, d'aviron, promeneurs, pêcheurs à la ligne, dont beaucoup d'africains qui sont venus à Madère travailler, quand il y avait tout à faire.... mais apparemment ce n'est plus l'époque florissante et la pêche est une ressource pour eux.


Nous restons 4 jours sur le travellift. Elvio a refait la dérive, il faut la repeindre, et réparer de petits impacts sur les oeuvres-vives, dus aux mouvements de la dérive quand elle s'est décrochée, ou à ce que nous avons touché en mer.



Avant la mise au sec, en attendant qu'Elvio ait fini la dérive, nous avons donc profité de découvrir l'île davantage. Une magnifique randonnée sur les vertigineuses crêtes des montagnes du centre, de Encumeada à Curral Das Freiras, en passant sur le flanc du Pic Grande. En arrivant dans le village de Curral das Freiras, encaissé dans la vallée, c'est la fête de la châtaigne. Effectivement, la forêt qui l’entoure est une forêt de châtaigniers, plus haut poussent les eucalyptus. C'est donc l'automne ici aussi. Nous avions bien remarqué que la chaleur baissait et que les locaux avaient sortis leurs veste, et leurs tenues plus chaudes


Une balade en bus dans le nord de l'île, jusqu'à Porto Moniz. De Madère, avec les transports publics, 7h de trajet aller-retour , en suivant les petites routes sinueuses longeant le littoral, traversant la montagne. Les vagues sont fortes dans le nord, la houle vient se casser sur les rochers noirs. La mer, érodant la roche, a creusé des bassins, et les gens de Madère s'en sont servis pour aménager des piscines naturelles. 



Petit dessin parmi ceux qui couvrent sur les murs du port de Funchal


Selvagem
Le 8 novembre, nous repartons de Funchal, reprenant la même route que 20 jours plus tôt... mais au près. Nous approchons Selvagem Grande, à la nuit tombante. Les îles Selvagem ( Grande et Pequena), sont deux îles au sud de l'archipel de Madère, à environ 160 millles de Funchal, 100 milles de Tenerife et 130 milles de Graciosa, notre prochaine destination. Les îles Selvagem sont un site protégé, il faut une autorisation pour y mouiller et débarquer. Chacune des deux îles n'est habitée que par un gardien de l'île et un gardien de phare. Le soleil déclinant, nous préférons de pas faire une arrivée de nuit au mouillage et passons la nuit à la cape, en faisant un beau demi-cercle autour de Selvagem Grande, accompagnés d'oiseaux, curieux, venus nous accueillir. Au petit matin, nous sommes entourés de centaines de puffins cendrés.


Nous ne pourrons malheureusement pas débarquer, la houle étant trop forte au seul mouillage duquel il est possible d'aller à terre. Nous restons une nuit dans un autre mouillage, mais d'où il ne semble pas possible de débarquer en annexe, sur les roches volcaniques.

Nous repartons le lendemain vers Graciosa, avec une pensée pour les gardiens de l'île qui n'ont pas pu recevoir de visite. Passage du 30° Nord avec des vents variables et une daurade coryphène au bout de la ligne.


A l'approche des Canaries, nous longeons le front orageux qui vient du Maroc. Celui-ci est assez loin, pas de coup de vent mais le spectacle est plutôt fascinant.


Canaries - Graciosa
Nous avons mouillé à Playa Francesa sur l'île de Graciosa. Le paysage, au réveil est impressionnant. Nous sommes entourés de volcans (Graciosa a quatre monts volcaniques et Lanzarote, en face, des dizaines), de terres sèches et arides, à la végétation rase et l'ensemble est assez lunaire. L'île est calme, silencieuse, sans routes, juste des chemins sablonneux.

Au sud de Graciosa, le petit village de maison basses et blanches, Caleta del Sebo, anciennement nommé La Sociedad, fait face aux hautes falaises de Lanzarote. Il faut une autorisation pour accéder au port et pour mouiller à Graciosa. Nous avions préparé ce dossier depuis Madère, en envoyant des documents à remplir, papiers du bateau. Un dossier épais sur notre bateau est sur le bureau de la capitainerie. On nous attend, et la place a été réservée ( et même bloquée). Le port est très peu cher. Pour notre bateau, 5 euros. Nous apprenons que les ports gouvernementaux de Canaries sont tous aussi accessibles. L'atmosphère et la beauté de l'île, le port calme, bien abrité et pas trop alarmant pour le budget donnent envie de rester traîner dans ce petit paradis. Nous pensions trouver les températures beaucoup plus chaudes et plus de soleil. Le ciel est parfois couvert, et il fait bon, voir frais le soir. En journée, on est tout de même au-dessus des 20 ° et avec le soleil, on peu largement se baigner.


Et nous sommes là...





20 octobre 2011

Du Portugal à Madère



Objet insolite:

Au mouillage à Porto de Arrabida : Drôle d'objet flottant non identifié...« Tiens, c'est bizarre, je ne l'avais pas vu cette éolienne hier.... Ah, oui, moi non plus, c'est bizarre... » A la nuit tombante, ils ont mis peut-être 4 heures à passer devant notre bateau. Le genre de convoyage qui peut faire bizarre en mer la nuit... !


Porto de Arrabida

Après l'escale de Sesimbra qui n'est pas des meilleures (check out à 11h du matin, quand on est arrivé dans la nuit, qu'on veut prendre une douche, faire ses lessives, passer un coup de fil....), nous tentons le mouillage de Porto de Arrabida, juste à côté.
 
Une plage magnifique, bordée de falaises vertes. Les vents s'engouffrent sur le haut des montagnes et descendent sur la mer assez fortement en soirée. Un des monts est orné de monastères. Nous restons plus de deux jours à ce mouillage, repos, baignade, Et une belle grimpette à travers les broussailles, escalade du mur du monastère, car nous avons pris le mauvais chemin, celui qui paraissait pourtant le plus clair.. Nous découvrons un jardin d'orangers et de citronniers, et malgré la montée difficile, une belle vue...

Sétubal 

Nous passons à Sétubal pour faire les pleins d'eau et de gazoil avant la traversée pour Madère. Des soucis administratifs nous y retiennent une nuit. Setubal est une des premières escales au Portugal qui sort des circuits touristiques. La ville est populaire, tranquille, et pourtant aussi jolie que d'autres lieux plus visités ; les gens de Sétubal très accueillants, traînant la journée aux terrasses ou dans les rues. La baie est en partie industrielle mais aussi sauvage, avec de grands bancs de sables, et des dauphins dans l'embouchure.


Un spécimen au mouillage de ces grosses bêtes que l'on croiser en mer. Nous allons passer le rail bientôt, tout d'abord, les pêcheurs puis de gros cargos.

Sétubal Madère


Un peu de vent au départ, puis moins, quelques heures de moteur. La météo avait annoncé pour les jours à venir 20 nœuds de vent. Nous avons eu des vents légèrement plus forts, dont plus de 24 heures avec 25 nœuds en moyenne. La mer forcit peu à peu, d'une belle couleur bleue, entre le métal et le turquoise en haut des vagues.

Atoms tient bon. Nos croisons encore des dauphins qui jouent, d'une vague à l'autre sautant dans l'écume. Pour eux c'est la fête ! La vitesse au portant est bonne, presque 6 nœuds de moyenne, et nous traversons en 4 jours (550 miles)

Arrivée à Porto Santo, archipel de Madère 



A l'approche, les îles de Madère sont de grands pics volcaniques sortis de l'eau, aux roches noires, rouges, brûlées. Le port est au bout de la très grande plage de sable fin de Porto Santo, où les portugais étaient venus pour la première fois, en 1418, se mettre à l'abri d'une tempête, d'où le nom de Porto Santo. L'île a d'ailleurs été découverte avant l'île principale de l'archipel de Madère. Porto Santo est plutôt aride, son climat étant plus sec qu'à Madère et ayant subi la déforestation des colons.

 

Les jardins sont pourtant resplendissants, chacun soigne son petit bout de terre. Vie tranquille sur cette île où tout le monde semble se connaître. La promenade sur le pic del Castelo, qui lui a été reboisé et est arrangé de terrasses de plantes endémiques, permet, garce à sa positions centrale, de voir l'ensemble de l'île..

Le tourisme est une ressource importante, mais à
cette période, surtout des plaisanciers, qui, comme nous, ont pris la même fenêtre météo. Nous sommes peut-être une quinzaine de bateaux à être arrivé à peu près en même temps, à à penser repartir à peu près au même moment.

Ainsi, nous nous suivons dans les itinéraires. Nous passons du temps sur les pontons, à échanger des informations. et il va être temps de repartir, de quitter le port... Bon vent à Katia et Benoît du bateau Callisto, que nous avons croisés plusieurs fois, et qui partent vers les Canaries.

Yrvind




Parmi les personnes rencontrées sur les pontons de Porto Santo, l'une d'elle vaut la présentation. Yrvind est suédois, 72 ans et navigue depuis 50 ans sur des petits bateaux, dont un passage du Cap Horn et aux îles Malouines. Son attrait pour les embarcations de petites tailles, pour lesquelles il trouve de nombreux avantages et qu'il estime plus sûres, l'a poussé à construire un bateau de 4m80 de long. Il est venu d'Irlande et poursuit son parcours vers la Martinique directement depuis Porto Santo. Son bateau est totalement hermétique, très solide, en matériau composite. Il n'a pas de moteur mais une godille. Il pense qu'il lui faudra deux mois pour traverser l'Atlantique jusqu'à la destination choisie. Avant son départ, il se concentre sur son avitaillement : 100 pamplemousses, 8kg de fromage hollandais, du pain noir, des sardines en boîtes, 60 litres d'eau... Vous pouvez le suivre sur son site. Premier entretien sonore.

Porto Santo-Madère

Le temps en bateau est ralenti. Nous faisons tout à pied, les courses aussi... Nous trouvons tout ce que nous avons besoin pour l'avitaillement La pêche est moins heureuse que sur les côtes espagnoles. Nous avons pris l'habitude de faire notre pain depuis le Portugal, à l'eau de mer.

Madère a la tête dans les nuages. 30 miles seulement jusqu'au prochain mouillage.



Madère, Baia de Abra

La pointe Est de l'île de Madère est surprenante. Son mouillage plutôt bien protégé nous permet de profiter des couleurs des roches le matin et le soir, aux moments où les lumières sont les plus belles. Le sentier suit les courbes de ces anciens cratères jusqu'à la Punta de Barlavento dont les falaises plongent sur la mer.


Le Pipit de Bethelot, très peu farouche, qui vient, curieux, à deux mètres de nous...





Funchal

Le mouillage de Funchal est un peu moins paisible, les ferrys de croisière (énormes, de vraies villes flottantes) qui se succèdent au quai du port, les cata de charter, …. La marina est petite et on se demande comment la centaine de bateaux de la mini transat, qui vient tout juste de partir, à pu s'y loger. Funchal est très touristique, mais on peut vite sortir des circuits. La ville s'étend sur la montagne, les rues sont abruptes, et ils vaut mieux prendre un bus pour redescendre la ville à pied. Des ruelles serpentent entre les maisons et les jardins à bananiers, orchidées, avocatiers, maracuja et toutes sortes de plantes et de fruits que nous ne connaissons pas. La ville a elle-même une quinzaine de jardins municipaux ou privés : tropical, botanique, …. Le climat est plus frais qu'à Porto Santo, plus humide et souvent un peu couvert après midi.




Le ravitaillement est aussi un plaisir des yeux, fruits tropicaux, légumes de toutes sortes, ici tout pousse.



Le roitelet de Madère, dans la montagne
 

Faux départ pour le sud

Avitaillement fait, balade dans les terres, nous sommes partis jeudi 20 octobre en fin d'après-midi pour les îles Selvagem, dans le Sud de l'Archipel de Madère, habitées par un seul gardien, et déjà proches des Canaries. Dans la nuit, longeant les îles Desertas, à 35 miles de Funchal, nous avons entendu un bruit comme si nous touchions...à 4000 m de fond!.... Nous avons peut-être touché un OFNI, un container, une baleine?.... et avons perdu la dérive qui a coulé après s'être cassée net au niveau de son axe.

Nous sommes donc rentrés à Funchal pour en refaire faire une autre. Nous allons donc avoir le temps de visiter davantage Madère....